Pas les plus performants, chers, élitistes, les cabriolets ne sont plus vraiment dans l’air du temps. Qu’importe, la nouvelle Mercedes CLE perpétue la tradition et nous laisse espérer qu’il est encore possible de découvrir la route sous un autre angle. Pour les chanceux !
Pince-moi, je rêve ! Oui, il existe encore des constructeurs qui vendent, ou du moins proposent, des cabriolets, qui ne sont pas mon type préféré. Mais un cabriolet propulsé par un noble 6 cylindres est tentant !
En outre associé à une transmission automatique à 9 rapports et à une transmission intégrale. Cet ensemble mécanique, semblant venu d’une autre décennie, concède à peine une micro-hybridation 48 V, matérialisée par une petite machine électrique de 17 ch et 205 Nm de couple qui épaule le 6 en ligne maison de 381 ch et 500 Nm.
Le retour à la réalité est violent : autant écarter d’emblée la fâcheuse question du bilan CO 2 terne, l’aérodynamisme (qui pèse si lourd sur l’efficacité d’une voiture) d’un cabriolet étant, disons, un sujet de discussion. Étude toujours ardue pour les ingénieurs.
Le rêve se transforme en cauchemar pour l’acheteur français : avec entre 180 et 192 g/km d’émissions de CO 2 , la nouvelle Mercedes CLE 450 4Matic, le nec plus ultra de la gamme, impose de payer un malus compris entre 22 380 et 51 912 €, auquel Il faut y ajouter plus de 7 000 € de pénalités de poids, jusqu’au plafond de 60 000 € !
De 86 550 € au départ, hors options, la facture grimpe à plus de 123 000 €. Mercedes France ne se fait aucune illusion sur les ventes. Au mieux, les derniers adeptes de la conduite cheveux au vent se tourneront vers la CLE 200 (74 650 €), équipée d’un modeste quatre roues de 204 ch, qui n’émet que 154 à 168 g de CO 2, ce qui se traduit encore en une astreinte de 2 918 € à 7 248 €.
A ce petit jeu, il est amusant de souligner que c’est le diesel qui s’en sort le mieux, avec entre 130 et 142 g/km de CO 2 et un petit malus de 310 à 1 172 €. Mais un diesel sous le capot d’un cabriolet, avouez qu’il a moins de charme. Alors tu vas me dire : « Mais pourquoi diable Mercedes persiste-t-elle à investir dans ce segment ?
Par tradition déjà, mais surtout par pragmatisme pour les autres marchés, bien sûr ! D’abord l’Américain ! L’élégant cabriolet de 4,85 m qui dérive directement du Coupé présenté l’année dernière a été conçu et chouchouté pour plaire aux conducteurs friands de balades le long des côtes de Floride ou de Californie. Il faut reconnaître que, de ce point de vue-là, ils savent cultiver leur sens épicurien, les Ricains !
Même adoucie et polie par les standards actuels, la musique et le toucher velouté du 6 cylindres en ligne Mercedes restent uniques. C’est du pur plaisir mécanique. Dans ce cas, il ne faut pas s’attendre au moindre caractère sportif, malgré la cavalerie de près de 400 ch qui anime efficacement la voiture.
Mais, à notre époque où l’on donne un coup de pied à n’importe quelle compacte électrique, qu’est-ce que 400 ch ? Certes, en mode Sport, la mécanique force davantage sur les vocalises, mais ce n’est pas l’expression qui lui convient le mieux.
Le truc avec le CLE Cabriolet ? Raffinement!
Non, le truc avec le CLE Cabriolet, c’est… le confort, la douceur, la douceur, le luxe, le raffinement ! Il est trop lourd (plus de 2 tonnes, soit près de 150 kg de plus que le Coupé qui n’est déjà pas un poids plume), imposant, et sa transmission automatique à 9 rapports s’avère trop lente pour jouer un autre rôle.
En mode Sport, il devient inutilement brutal, mais pas plus réactif dans les changements de vitesses, et l’amortissement est plus sec. Vouloir contrecarrer la douceur naturelle du CLE ne se traduit pas par plus d’agrément. Attention, la douceur n’est pas la douceur.
Il n’est ni maladroit ni maladroit dans les enchaînements : il se tient correctement sur ses supports, sa transmission intégrale transfère la puissance sans broncher et la direction guide avec précision un train avant pas si paresseux finalement.
Elle bénéficie d’un châssis bien conçu : celui de la Classe C et non de la Classe E, contrairement à ce que laisseraient penser sa taille et son nom. Mais il n’aime pas se précipiter : pas son type, et privé (faute de place) de la possibilité de direction des roues arrière du coupé, il ne peut cacher sa masse, même équipé de suspensions actives Dynamic Body Control (1 100 € ) comme notre modèle de test ; c’est donc plutôt une bonne option que de privilégier le confort. Tout le confort en plus.
Celui acoustique en particulier. Mercedes a peaufiné les moindres détails propres aux cabriolets. Lorsqu’elle est fermée, la capote triple épaisseur offre une isolation phonique absolument remarquable : conducteur et passagers oublieraient presque qu’ils sont à bord d’un cabriolet, sans cette inévitable sensation d’enfermement à l’intérieur. dos.
La CLE a beau inviter aux déplacements à quatre, mieux vaut ne pas mesurer 1,80 m pour s’asseoir au deuxième rang. La conduite est plus agréable avec la capote repliée. Vingt secondes suffisent pour expérimenter la conduite en pleine nature.
Sans les inconvénients. Conscients que personne ne souhaite finir échevelé à l’arrivée, les ingénieurs se sont assidûment concentrés sur l’aérodynamisme pour lutter contre les turbulences de l’air. Le système Aircap de la génération précédente de cabriolets Mercedes a été perfectionné.
Entièrement automatisé, il se compose d’un déflecteur sur le montant de pare-brise pour dévier le flux et d’un filet anti-retour derrière les sièges arrière pour limiter les tourbillons autour des têtes. Avec les vitres latérales relevées, c’est un plaisir de naviguer au bord de la mer. Même en hiver, à 0°C, grâce à l’aide d’Airscarf, le petit chauffe-nuque qui, associé aux sièges chauffants, est une invitation à ouvrir la capote, tant que le soleil brille.
Et pour les journées chaudes, dans sa quête du confort ultime, Mercedes a pensé à tout, notamment à un traitement spécial de la sellerie cuir pour réfléchir les rayons infrarouges et éviter la surchauffe des sièges qui brûle le dos et les fesses.
Autre attention spécifique du cabriolet, la possibilité d’incliner la bulle centrale verticale dans deux positions, pour avoir toujours une visibilité optimale malgré les reflets du soleil. Cela ne fonctionne certainement pas à chaque fois, mais c’est bien d’y avoir réfléchi.
Tout comme les astuces raccourcis pour accéder directement aux paramètres de conduite et désactiver certaines assistances, offrant ainsi une véritable aide à la conduite.
A bord, le cabriolet adopte l’environnement de conduite du Coupé et des Classes C et E. Le grand écran vertical, complété par celui de l’instrumentation de bord, est moins impressionnant que le XXL horizontal de la famille EQ, mais il est plus facile à comprendre et son ergonomie est relativement intuitive.
Il faut cependant s’habituer à naviguer dans le dédale des menus et sous-menus disponibles à l’aide des petits et nombreux boutons sensibles du volant. Cette dernière technologie embarquée est avant tout intégrée dans un écrin qui respire le luxe et le souci du détail : matériaux élégants et raffinés, finition polie, fausses notes ne sont pas tolérées. De là à passer la pilule du penalty, difficile. Mais cela ne concerne quasiment que les Français : tant pis pour nous !
Mercedes CLE Cabriolet 450 381 ch 4Matic AMG Line : ses plus ?
- Présentation
- Confort
- Technologies
Mercedes CLE Cabriolet 450 381 ch 4Matic AMG Line : ses moins ?
- Peine paralysante
- Consommation
- Masse de la machine
Le choix de le journal automatique : 4/5
Goûter aux joies d’un cabriolet Mercedes 6 cylindres est désormais plus que jamais un plaisir réservé à une poignée de chanceux, capables en France de payer un montant de taxes supérieur au prix HT de la voiture. Mais quel régal !
Mercedes CLE Cabriolet 450 381 ch 4Matic AMG Line : en chiffres
Retrouvez notre premier essai de la Mercedes CLE Cabriolet 450 381 ch 4Matic AMG Line dans le journal automatique n°1158 le 05/02/2024.