Les critiques glissent sur le C-HR comme la pluie de Cornouailles sur un Barbour. Cool road trip dans les profondeurs du royaume pour mesurer les progrès du nouveau SUV Toyota. Et il y a…
Si vous nous croyez (ce n’est certainement pas nécessaire !), la C-HR est loin d’être la meilleure voiture au monde. 4,37 m de long, 1,84 m de large et 1,57 m de haut, il présente l’un des pires rapports espace/espace de la catégorie des SUV compactsmalgré un empattement confortable de 2,64 m.
Les performances ne suffisent pas à donner le vertige alors que vous pourriez être stupéfait par le prix exigé par cette finition Collection. Alors pourquoi nous infliger un test longue durée de près de 10 000 km ?
Pareil mais en mieux
Pour une raison simple : tenter de comprendre ce qui a fait le succès du C-HR depuis 2016, date de lancement de la première génération, vendue dans toute l’Europe à près de 750 000 exemplaires (dont 110 000 en France). Est-ce que ce sera différent avec cette nouvelle génération ?
Par rapport à la première génération qu’il remplace, l’évolution est très nette. Le nez s’allonge et domine la calandre comme la gueule du requin devant ses mâchoires amicales, les projecteurs deviennent plus nets et la signature (dès la finition Collection) s’affirme. Les portes qui donnent accès à la banquette s’étirent vers l’arrière et mangent allègrement la custode pour minimiser la sensation d’enfermement inhérent à l’ancien modèle.
Enfin, les lumières sont reliées par une bande qui intègre le logo C-HR lumineux brièvement lors de l’ouverture et de la fermeture des portes ou à l’approche de la voiture. Quant aux poignées affleurantes, peu pratiques et particulièrement bruyantes pour toutes les ouvertures latérales, c’est bon pour l’aérodynamisme, estime le médecin.
Direction l’Angleterre !
Les 200 km d’autoroute A13 qui nous amènent à Dieppe le montrent avec son petit attelage hybride de 140 chle C-HR n’est pas très à l’aise dans cet exercice. Les sorties des nombreux péages nécessitent des redémarrages interminables, et la moindre pente brise l’ambiance paisible qui règne jusqu’à 130 km/h.
En bons avocats du diable, nous avons donc décidé d’emmener le C-HR de l’autre côté de la Manche, où la conduite à gauche, les routes étroites et les passages à bétail nous obligent à redoubler de prudence et à réduire la vitesse. . Sans parler de la pluie qui peut toujours s’arrêter à un moment ou à un autre de ce côté de la Manche…
Avant d’atteindre notre port d’embarquement, vous devez emprunter l’A13. A 130 km/h, le régulateur de vitesse enclenché, le moteur pédale dans la semoule à chaque pente ou dépassement de camion.
Malgré cela, la première consommation enregistrée entre Paris et Le Havre ne dépasse pas 6,3 l/100 km. Saluons ici le travail aérodynamique mais surtout la masse maîtrisée, puisque le C-HR n’est pas plus lourd que celui qu’il remplace.
Le confort de suspension marque une nette amélioration par rapport au modèle précédent, mais Le bruit de l’air est toujours très présent après 110 km/h. La direction, qui peut être plus ou moins fermement calibrée selon les différents modes de conduite, agit avec autorité sur des trains roulants précis et rassurants.
Des technologies intéressantes
New Haven et Bristol, L’Angleterre comme on l’aime avec ses jetées incroyablement laides, ses fish and chips à chaque coin de rue et cette courtoisie dont les Britanniques ont le secret.
Ces premiers kilomètres parcourus de nuit nous font saluer Éclairage matriciel du C-HR. Peu puissant selon nos mesures, il s’adapte automatiquement au sens de conduite, n’éblouit pas les voitures venant en sens inverse et diffuse largement son faisceau sur les côtés.
Le lendemain matin, sous la pluie bien sûr, les premiers kilomètres sont cruels pour la sécurité à bord. Non seulement la visibilité ne s’est pas améliorée du tout pendant la nuit, mais l’absence d’essuie-glace arrière ne permet pas d’évacuer rapidement les quelques gouttes de pluie. À mesure que vous prenez de la vitesse, les choses s’améliorent… lentement.
Le régulateur de vitesse possède (ou non) une fonction adaptative. Associé au centrage du véhicule dans la voie, l’ensemble forme un système de conduite semi-autonome de niveau 2. Cela peut être utile. Rythmés à 60 miles/heure (soit environ 97 km/h), nous nous dirigerons vers Plymouth comme des speed aids.
Ayant constaté une consommation de seulement 5,4 l/100 km. Le prochain réservoir de carburant nous permettra d’atteindre Land’s End et de revenir pratiquement à notre port d’embarquement, autrement dit plus de 600 km.
Grande autonomie et consommation
Avec une consommation moyenne de 5,1 l/100 km (soit 0,7 de moins que notre consommation moyenne mesurée à Montlhéry), le C-HR a une autonomie théorique de plus de 700 kmmalgré un petit réservoir de 43 l. C’est, avec le style, l’autre qualité de la Toyota. Petit, petit… pas tant que ça en tout cas, même si l’impression d’espace est beaucoup moins marquée que chez les concurrents.
A l’avant, la planche de bord impose et grignote l’espace laissé au conducteur et au passager. Par rapport à l’ancien modèle, quelques progrès sont à noter au niveau de l’espace pour les jambes et de la hauteur grâce à une verrière traitée sans volet occultant. A l’avant, c’est un autre monde avec des sièges fermes mais bien conçus offrant un bon maintien et des espaces de rangement bien dimensionnés et positionnés. Si le C-HR n’est pas le SUV le plus simple à comprendre, tout fonctionne parfaitement à bord.
De retour au ferry, on ne peut pas ranger le C-HR Hybrid 140 dans la catégorie des voitures inconfortables ou peu agréables à conduire. Dans les conditions avantageuses que nous avions, nous roulions à une moyenne de 70 km/h tout en consommant 5,4 l/100 km pour faire le tour de la Cornouaille, soit un peu moins de 150 €. Une dépense sans doute comparable à celle d’une voiture 100 % électrique, qui aurait nécessité au moins trois ou quatre cycles de recharge.
Si le charme du C-HR ne fonctionne pas sur vous, son rapport taille/habitabilité médiocre, le bruit de son 4 cylindres qui s’emballe à la moindre sollicitation, son ergonomie discutable et ses alertes sonores agaçantes pourraient altérer votre jugement. Parce que le C-HR reste une bonne voiture, sécuritaire, économique à utiliser et bien construite.