Ces deux-là se connaissent bien ! Les Allemands ont toujours méprisé les Français. Elle avait tout pour elle : une histoire, une notoriété, une réputation, méritée il est vrai et chèrement acquise au fil des années, que ce soit sa mécanique, sa fiabilité, sa qualité de finition ou plus.
Dès la naissance de la Golf, Volkswagen a compris sur quoi capitaliser pour se forger une réputation et créer une icône. Et, pendant longtemps, la 308 a regardé sa rivale comme un élève regarde son maître. Jusqu’au jour où, à force d’observation, elle réussit – allez, restons modestes – peut-être non pas à surpasser, mais à largement égaler la maîtresse.
Détail moins anodin qu’il n’y paraît, le « basculement » a commencé à s’opérer lorsque Peugeot, justement, a copié son concurrent en ne changeant plus le nom de sa compacte au fil des générations pour la garder dans le temps et l’histoire… qu’on ne va pas récrire. Ce qui nous intéresse, c’est aujourd’hui !
Après bien des batailles, bien des évolutions, bien des générations – huit pour la Golf et trois pour la 308, mais il y avait aussi toute la série des « 3 » avant – les voici de retour sur le ring dans leur « modèle 2025 », comme ils disaient. à l’époque!
A droite, une Peugeot 308 qui, pour fêter comme il se doit les 50 ans de sa rivale, s’est offerte, à la place du PureTech de 130 ch, les services du nouveau moteur phare du groupe Stellantis, j’ai appelé le 1.2 micro-hybride de 136 ch. .
Ce qui se manifeste également, dans le cas actuel des transmissions automatisées, par l’adoption d’une nouvelle boîte de vitesses à trois embrayages et d’un e-DCS à 6 rapports. Qui abrite le moteur électrique de 28 ch qui booste les « 3 pattes », poussant de fait l’ancien EAT8 à la retraite.
Et à gauche, une Golf, eTSI 116 ch, fraîchement (mais subtilement) restylée, qui peaufine ses armes. La mise à jour donne lieu à quelques ajustements dans l’offre : exit notamment le TSI de 130 ch qui incarnait un juste milieu entre le 110 ch d’entrée de gamme et le TSI de 150 ch, d’ailleurs devenu très cher (39 350 € minimum), la Golf n’est pas en cours de refonte !
Volkswagen estime que la dernière version retravaillée de son 1.5, traduite en micro-hybridation et équipée d’une coupure de cylindre active plus… active, dispose de 116 ch largement suffisants pour tenir en échec le 1.2 Peugeot. C’est ce que nous allons voir !
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition vs Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 : sur la route
20 chevaux de différence, ce n’est pas rien ! D’autant que les « 3 pattes » françaises bénéficient d’un boost électrique plus important : 28 ch fournis par le moteur électrique placé dans le caisson, quand l’alterno-démarreur de la Volkswagen eTSI, isolé des autres organes mécaniques, n’offre qu’un surplus de 19 ch. .
Si j’étais une Golf, c’est-à-dire rationnelle, pragmatique, efficace, l’affaire serait réglée en un rien de temps ! Un coup d’œil aux performances réalisées sur notre base d’essais de Montlhéry et je peux vous assurer que la Peugeot 308 est plus énergique, répond mieux, va plus vite si le cœur vous en dit pour aller narguer la Golf sur une autoroute allemande, freine aussi mieux et… consomme moins.
Sauf sur autoroute, nous y reviendrons. Oui, mais les chiffres, aussi implacables soient-ils, ne font pas tout. Ils soutiennent ce point, mais au quotidien, franchement, une seconde de plus ou de moins ne change pas la donne dans la fluidité du trafic. Tant qu’il a ce qu’il faut pour s’insérer facilement dans le flux, tout va bien.
Pinaillons un demi dixième de seconde lorsqu’il s’agit d’un duel Ferrari-Lamborghini avec un 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes, qu’il en soit ainsi ! Mais on a ici affaire à deux compacts modestes (sauf en prix !) qui n’affolent pas le chrono, sans toutefois faillir à leur mission.
Il n’en reste pas moins que la 308 semble bien plus gaie. Au-delà de l’avantage en puissance, il bénéficie d’une boîte de vitesses e-DCS6 plus rapide et plus réactive. Longtemps considérée comme la meilleure du marché, la DSG n’a plus l’avantage technologiquement et souffre d’une certaine lenteur, qui pénalise sans doute davantage les redémarrages que la diminution des chevaux.
Il conserve néanmoins la palme de la douceur et de la fluidité. Plus ferme sur ses appuis, sans être moins confortable, bien au contraire, la Peugeot 308 affiche également son talent en tenue de route.
Il est moins soumis aux mouvements du corps, « pompe » moins en suspension et procure une plus grande sensation d’agilité. Si elle a perdu la vivacité de sa devancière – avec près de 1500 kg sur la balance, il ne peut en être autrement – elle se révèle néanmoins nettement plus dynamique que la sage Golf qui joue à fond la carte du confort.
Sa direction légèrement plus ferme et plus cohérente contribue également à l’effet. La Golf est et reste une… Golf : insouciante, sereine, rassurante, mais, disons-le, un peu atone. En revanche, à l’oreille, c’est le système micro-hybride de Volkswagen qui apparaît comme le plus transparent et le plus discret.
Qu’il s’agisse de la coupure totalement inaudible de deux des quatre cylindres ou de l’intervention du petit moteur électrique, le conducteur ne perçoit rien. A l’inverse, l’ensemble Peugeot émet constamment des petits bruits et la transmission souffre parfois de micro-sauts.
À la longue, la Golf est plus reposante, mais attention à ne pas s’endormir au volant ! Et comme chiffres et sensations sont d’accord, la Peugeot remporte la première manche !
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition vs Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 : la vie à bord
Entre le bureau d’un jeune cadre dynamique et la cellule d’un moine cistercien, lequel préférez-vous ? J’exagère à peine. Autant la Peugeot 308 a le sens du spectacle avec, toujours en tête d’affiche, le fameux i-Cockpit, autant la Volkswagen est un modèle de pragmatisme. Mais ce dernier est bon à utiliser !
Rappelons que même si elle est accrocheuse, l’ergonomie Peugeot ne convient pas à tout le monde et oblige de nombreux conducteurs à ajuster leur position de conduite pour lire les informations embarquées. Mais comme il s’agit d’une bonne cause, nombreux sont ceux qui acceptent volontiers de faire l’effort. Par ailleurs, le changement d’écran central dont bénéficie la Golf en adoptant celui du nouveau Tiguan améliore grandement l’ergonomie.
Plus grand et carré, il affiche un format carte plus lisible, et les touches de raccourci sur les parties supérieure et inférieure sont intuitives et fonctionnelles. Clairement, il fait déjà un peu vieillot par rapport à l’horizontal de la 308, même si les Peugeot i-Toggles ont plus de caractère et sont tout aussi pratiques.
De plus, les systèmes multimédia et GPS supportés sont plus performants que ceux des Français. Même constat dans le domaine des aides à la conduite, où les derniers logiciels qui parlent ont souvent raison, surtout après l’entrée en vigueur des normes européennes les plus récentes, qui obligent les constructeurs à mettre à jour leurs logiciels.
Notons au passage que nos protagonistes du jour n’ont pas les honneurs de la conduite semi-autonome de niveau 2, du moins pas dans leurs livrées respectives Allure et VW Edition, y compris en option. La technologie est réservée à des versions plus haut de gamme et donc plus chères.
Ce n’est pas que nous en soyons fans, mais ce serait bien de laisser le choix au client sans l’obliger à casser son PEL ! Si la présentation plus originale et, oserons le dire, plus raffinée de la 308 a beaucoup de charme, pour voyager en (petite) famille, la Golf a l’avantage de centimètres supplémentaires !
C’est pourtant le plus court à l’extérieur – 4,29 m contre 4,37 m – mais Volkswagen a toujours excellé dans l’art d’optimiser le rapport espace intérieur/encombrement de ses voitures. Dans ce cas, c’est évident à l’arrière, avec un espace pour les coudes plus confortable pour voyager à trois à l’allemande, et en ce qui concerne le coffre, nettement plus grand.
C’est également le cas à l’avant, avec une plus grande sensation d’espace, même si le i-Cockpit contribue, chez Peugeot, à la sensation de cocon qui peut donner à certains l’impression d’être coincés. Ronde de points pour la Golf !
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition vs Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 : budget
Il semble que certaines traditions perdurent quoi qu’il arrive. Toutefois, avouez que depuis quelques temps, Peugeot travaille d’arrache-pied pour être aussi cher que Volkswagen. Mais non, la Golf veut garder la main ! Dommage pour elle.
Reconnaissons néanmoins qu’il fait quelques efforts avec un équipement de série assez complet. A noter cependant que bien qu’elle soit avantageuse, la version VW Edition se voit refuser l’accès à de nombreuses options. Nous avons déjà évoqué la conduite semi-autonome, mais la politique commerciale est la même pour l’affichage tête haute ou la caméra 360°.
Cela dit, c’est souvent le cas des séries spéciales ou limitées : elles doivent être récupérées à la sortie de la chaîne de production. Pour prétendre à plus de raffinements, toujours en option en prime, la Golf Style vous ouvre ses portes, pour déjà 4 270 € de plus avant même d’avoir coché le moindre plus !
La Peugeot avance surtout l’argument d’éviter toute pénalité et de consommer nettement moins. Il est à peine moins cher (allez, un peu quand même !), correctement équipé en plus – mais il est avare de facturer l’accès et le démarrage sans clé -, et c’est bien le 3 cylindres Peugeot le plus vertueux, malgré les efforts conjugués sur la Volkswagen des micro- l’hybridation et le système de coupure des cylindres qui intervient plus souvent.
Attention cependant : tout dépend du terrain de jeu. En effet, le système Peugeot étant plus proche d’une simple hybridation, il se montre particulièrement convaincant en ville ou sur route, respectivement 6 et 5,9 l/100 km, alors que la Golf revendique plus de 7 l/100 km dans le premier cas : c’est un lot en 2024 pour une compacte de 116 ch !
En revanche, la tendance s’inverse sur autoroute où, d’une part, le 1.5 a plus de « coffre » et est moins difficile à charger que le 1.2 et où, d’autre part, le système de coupure des cylindres participe. plus activement et prouve son efficacité à vitesse et vitesse constantes. Citadins ou cavaliers lourds, choisissez votre camp !
Peugeot 308 Hybride 136 ch e-DCS6 Allure 55 : ses plus ?
- Consommation
- Ambiance
- Confort/tenue de route
Peugeot 308 Hybride 136 ch e-DCS6 Allure 55 : ses inconvénients ?
- Habitabilité en baisse
- Bruits de micro‑hybridation
- Lisibilité des informations embarquées
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition : ses plus ?
- Dimensions/ habitabilité
- Ergonomie
- Confort
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition : ses inconvénients ?
- Performances ci-dessous
- Pénalité quand même !
- Consommation en ville
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition vs Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 : verdicts ?
- Sur la route : Peugeot 308
- La vie à bord : Volkswagen Golf
- Budget : Peugeot 308
Le choix de le journal automatique :Peugeot 308
Les chiffres parlent et la Peugeot 308 remporte la bataille aux points. Performances, freinage, prix, consommation lui donnent l’avantage. Ajoutez à cela une mise en valeur plus réussie de ses atouts et une touche d’originalité supplémentaire. Spacieuse et rationnelle (trop peut-être ?), la Golf reste une valeur sûre.
Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition vs Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 : en mesures
Retrouvez notre essai comparatif entre la Volkswagen Golf 1.5 eTSI 116 ch DSG7 VW Edition et la Peugeot 308 Hybrid 136 ch e-DCS6 Allure 55 en le journal automatique n°1168 le 10/03/2024.