Lancia, dix fois championne du monde des rallyes entre 1974 et 1992, revient sur les routes d’Europe avec une modeste Ypsilon. Une spéciale de haute intensité pour la marque italienne. Qu’elle ne peut pas perdre.
Aucune marque aujourd’hui n’a la tâche facile. Lancia, qui repart de zéro dans la plupart des pays et qui doit convaincre des milliers de conducteurs italiens de passer de la précédente Ypsilon (3,88 m de long et vendue en moyenne autour de 15 000 €) à la nouvelle (plus luxueuse mais plus chère), doit négocier un virage dangereux. Ceci bien entendu dans un contexte d’électrification et de normes qui compliquent considérablement les choses.
La nouvelle Ypsilon se présente avec un coffre plein d’arguments, notamment en Italie où les aides gouvernementales actuelles sont considérables (à partir de 3 000 € pour les hybrides et plus de 10 000 € pour les électriques pures).
Même sans cela, elle se différencie des autres petites berlines polyvalentes, dont celles appartenant à la galaxie Stellantis, par un gros travail de style, tantôt grâce à des lignes modernes, tantôt grâce à des clins d’oeil historiques. . C’est particulièrement vrai aux deux extrémités avec une signature lumineuse dont les trois faisceaux LED rappellent le calice, la calandre des Lancia de la grande époque.
Plus visible encore, les feux arrière ronds rappellent ceux de la Stratos, légende du rallye dans les années 70. Enfin, pour ceux qui n’ont pas connu cette époque et pour qui Lancia n’évoque plus grand chose, l’Ypsilon n’hésite pas sur la taille du lettrage qui s’étend entre les feux arrière mais aussi à l’avant, faisant écho aux logos des custodes. Enfin, le pare-brise est le seul élément de peau partagé avec les autres modèles du groupe (Peugeot 208, Opel Corsa).
A bord, l’Ypsilon met tout en œuvre pour charmer
A bord, c’est encore plus clair. Ypsilon met tout en œuvre pour faire remonter à la surface ce qui faisait autrefois le charme de la marque. Passons rapidement aux inévitables écrans de bord qui offrent une légère impression de déjà vu et qui pourraient nous faire regretter un jour ou l’autre de véritables compteurs d’aiguilles pour saluer le travail réalisé concernant les matières et, notamment, le velours qui recouvre la sellerie, très dans l’esprit de l’âge d’or de Lancia.
L’aménagement est aussi un trait de caractère de la nouvelle Ypsilon avec une planche de bord organisée autour du Tavolino, une petite tablette circulaire qui accueille, entre autres, le chargeur à induction. En dessous, un grand espace de rangement. Au total, la compacte italienne revendique 25 dm3 en plus du coffre qui promet d’accueillir 352 dm3 de bagages.
A l’arrière, pas de miracles à attendre avec une banquette qui reste confortable, mais un espace de vie peu généreux. L’Ypsilon dernière génération mesure 4,08 m de long, 1,76 m de large et 1,44 m de haut, s’appuie sur la plateforme CMP qui peut accueillir deux types de motorisation, un 100% électrique de 156 ch et un micro hybride de -100 ch.
Pour ce premier essai, nous nous sommes principalement intéressés au moteur à pistons. Seulement trois et une puissance maximale de 100 ch alors qu’il existe une version 136 ch sur les étagères du groupe !
Un choix pragmatique qui s’explique par la volonté de maintenir le ticket d’entrée le plus bas possible pour ne pas effrayer la clientèle italienne qui souhaiterait passer de l’ancien modèle au nouveau. Cela reste toutefois surprenant pour une marque qui souhaite évoluer dans la sphère premium.
Le plaisir de conduire est réel
Au volant, malgré la faible puissance, le plaisir de conduire est bien réel. Ceci, grâce au moteur électrique de 28 ch (en pointe) qui apporte son lot de newtons mètres au démarrage. Alimenté par une petite batterie lithium-ion qui se recharge très rapidement, il contribue activement à l’efficacité des redémarrages et à l’obtention d’une consommation moyenne proche de celle d’un véritable hybride.
A condition toutefois de limiter l’usage de la climatisation, un accessoire qui a tendance à activer prématurément les 3 cylindres. Car l’Ypsilon MHEV 100 ch peut rouler uniquement à l’électricité, sur de très courtes distances et à faible vitesse. Avec ce moteur, la citadine Lancia pèse 1262 kg, une masse à comparer aux 1522 kg de la version électrique.
Cette différence se ressent en termes d’agilité. Les suspensions et la direction sont fermes et agissent avec autorité pour positionner précisément la voiture dans les virages. Les deux palettes derrière le volant permettent de reprendre le contrôle du boitier robotique qui, parfois, semble n’en faire qu’à sa tête.
L’agrément de conduite que l’Ypsilon est capable d’offrir ne s’obtient pas au détriment du confort, qui reste de bonne qualité. C’est en tout cas notre sentiment après ce premier essai réalisé sur des routes exigeantes en la matière.
Deux motorisations, trois finitions : la gamme est simplifiée au maximum avec des options rares et une dotation généreuse dès le premier niveau. La livrée LX, celle de notre modèle d’essai, s’ajoute aux phares full LED, au système d’infodivertissement SALA, à la climatisation automatique et à l’aide au stationnement arrière, aux jantes alliage 17 pouces, aux vitres arrière surteintées. , sièges en velours, régulateur de vitesse adaptatif, chargeur à induction, éclairage d’ambiance et rétroviseurs rabattables électriquement.
Enfin, l’édition Cassina complète l’équipement avec des sièges chauffants et électriques, un accès mains libres et une conduite semi-autonome. En France, entre 15 et 20 concessionnaires arboreront l’enseigne Lancia. Fièrement?
Lancia Ypsilon MHEV 100 ch LX : ses avantages ?
- Agrément/confort
- Ambiance à bord
- Un équipement complet
Lancia Ypsilon MHEV 100 ch LX : ses inconvénients ?
- Habitabilité arrière
- Qualité des plastiques
- Un réseau à reconstruire
Le bilan de le journal automatique : 4/5
Assez agréable à conduire, unique et soignée, la nouvelle Ypsilon fait ce qu’il faut pour lutter avec les rares petites berlines qui se réclament du segment premium. Avec son modeste moteur MHEV 100, il est également économique à l’usage. Qui va s’en plaindre ?
Lancia Ypsilon MHEV 100 ch LX : en chiffres
Retrouvez notre premier essai de la Lancia Ypsilon MHEV 100 ch LX en le journal automatique n°1161 le 13/06/2024.