1er Essai – Volvo EX90 : le meilleur de Volvo, mais à quel prix ?

Il aura fallu près de deux ans à Volvo pour enfin donner naissance au plus gros de ses bébés, présenté au public en novembre 2022. Le temps de résoudre quelques problèmes techniques et logiciels, apparemment coriaces.
Mais voici enfin celui qui jouera le rôle de vitrine du meilleur de la marque. Il prendra le relais du tout récent restylage et cohabitera encore quelques années avec l’EX90 100 % électrique.
Une stratégie plus prudente que de tout miser sur un SUV à batterie coûtant plus de 100 000 €… Notre modèle d’essai, en version supérieure et avec quelques options onéreuses, dépasse même les 120 000 €. L’EX90 a du pain sur la planche pour justifier un tel ajout.
Au moins la fiche technique est à la hauteur : énorme batterie de 107 kWh net pour une autonomie attendue de plus de 600 km, recharge rapide de 250 kW, et 517 ch pour cette version Twin Motor Performance. Il en faut (et surtout les 910 Nm de couple) pour déplacer les près de 2,8 tonnes annoncées…

L’EX90 coupe le souffle lors des accélérations

Mais, étonnamment, lors de la conduite, cette masse n’a pas trop d’impact. L’EX90 décolle évidemment lors des accélérations, mais le conducteur est plus surpris par son bon comportement en virage. Sans rivaliser avec les spécialistes du slalom, il est particulièrement équilibré et agréable. L’entrée du rouleau est également très limitée.
Une bonne performance probablement à mettre au crédit de la suspension pneumatique pilotée en option (2 700 €). En attendant d’y voir plus clair au volant d’une version un peu plus accessible d’un point de vue financier, soulignons tout de même que l’amortissement est ici vraiment réussi.
Les routes californiennes de notre parcours d’essai étaient plus souvent en béton endommagé que recouvertes d’un joli revêtement, mais l’EX90 nous a parfaitement préservé de leurs nombreux défauts. Même commentaire concernant l’isolation générale de la voiture, qui coupe l’air et les bruits de roulement, malgré les grandes roues généreusement montées de 22 pouces.
Cette tranquillité convient à l’ambiance intérieure présentée par cet EX90. Comme le XC90 avant lui, il mise sur une ambiance suédoise unique, faite de boiseries claires et d’un design épuré. Un choix souligné par la sellerie blanche de notre modèle, mais un intérieur en laine mélangée en option permet de pousser le curseur encore plus loin… quitte à devoir surveiller les enfants à l’arrière.
Malheureusement, l’EX90 s’inspire un peu trop du récent EX30 en matière d’ergonomie. Le grand écran central de 14,5 pouces au format portrait reprend la quasi-totalité des commandes. Il faut taper pour régler les rétroviseurs, la position du volant, la température ou encore l’ouverture de la boite à gants…

L’EX90 est un transport de troupes accompli

Heureusement, son logiciel conçu avec Google (et donc similaire à celui des dernières Renault) est simple à comprendre et très réactif. C’est l’occasion de naviguer dans les menus liés aux aides à la conduite. Volvo, fidèle à sa réputation, a mis le paquet. La bosse disgracieuse au-dessus du pare-brise, tel un panneau de taxi, abrite un lidar.
Ce capteur laser cartographie l’environnement, permettant à l’EX90 de mieux discerner les dangers. Si les capteurs de l’habitacle détectent que le conducteur n’est plus apte à conduire, le SUV peut alors décider de s’arrêter tout seul ou même contourner des dangers potentiels.
Cela nous laisse d’autant plus perplexes face à l’absence de conduite semi-autonome de série, y compris sur les niveaux de finition les plus élevés. Il est proposé en option à 2 400 €. Pourtant, l’EX90 est un transport de troupes accompli. L’espace disponible en deuxième rangée est généreux.
Chaque siège coulisse et s’incline indépendamment. Celui central, plus étroit, peut accueillir en option (320 €) un réhausseur escamotable bien conçu. Sans surcoût, le SUV peut être configuré en version 6 places, avec deux fauteuils en deuxième rangée. L’accès aux deux places arrière n’est pas exigu, et les adultes y survivront presque confortablement, à condition que les voyageurs de la rangée du milieu avancent un peu leur siège.
Enfin, sur cette finition Ultra, la climatisation 4 zones est de série, tandis que la banquette arrière peut être rabattue et relevée électriquement, depuis le coffre ou les sièges arrière. De quoi préparer plus facilement les départs en vacances. Des vacances qui, sur la route, devraient être assez paisibles.
Pas de mystère : avec une batterie aussi grosse, l’autonomie est importante. Comptez environ 490 km en moyenne selon nos premiers relevés, qui établissent une consommation autour de 22 kWh/100 km. La recharge s’annonce assez rapide, avec un « plein » de 10 à 80 % donné pendant environ 30 minutes à 250 kW.
Finalement, le compte est-il là ? Le Volvo EX90 est une proposition cohérente qui ne manque pas de charme nordique. Efficace, agréable à utiliser, spacieux et pratique, il ne commet pas beaucoup d’erreurs, hormis une ergonomie qui laisse à désirer.
Et pour le moment, la concurrence est rare : en effet, la Kia EV9 est bien moins chère mais moins luxueuse et la Tesla Model X joue dans un autre registre très high-tech. Reste que payer les 110 400 € demandés fait grincer des dents… Même si l’équivalent XC90 restylé est tout de même facturé 105 000 €.

Volvo EX90 Twin Performance 517 ch/111 kWh Ultra : ses plus ?

• Confort
• Châssis
• Autonomie

Volvo EX90 Twin Performance 517 ch/111 kWh Ultra : ses inconvénients ?

• Tarifs
• Tout à l’écran
• Poids

Le bilan de le journal automatique : 4/5

Il faut y mettre le prix, mais cet EX90 est un SUV familial électrique séduisant. Confortable et agréable à conduire, performante et endurante, avec en prime un intérieur stylé et pratique, elle ne se laisse pas abattre par les défauts. Hormis son prix et son ergonomie parfois frustrante.

Volvo EX90 Twin Performance 517 ch/111 kWh Ultra : en chiffres

Retrouvez notre premier essai du Volvo EX90 Twin Performance 517 ch/111 kWh Ultra en le journal automatique n°1167 du 19/09/2024.