Les deux organisations ont appelé à un « New European Deal » fédérant tous les acteurs de l’automobile afin de parvenir à une transition écologique pragmatique. Face aux enjeux des normes CAFE et de l’interdiction des voitures thermiques en 2035, ils appellent à une révision urgente de la réglementation et à une coopération renforcée.
Les Mobiliens et le ZDK souhaitent fédérer d’autres acteurs de l’automobile pour soutenir le secteur dans un contexte de décarbonation. ©AdobeStock
Après avoir signé leur partenariat en avril 2024, Mobilians et le ZDK (Association centrale de l’industrie automobile allemande) se sont réunis à Bruxelles pour faire le point sur l’avancement de leurs travaux communs. Xavier Horentdirecteur général de Mobilian, et Kurt Christian Scheelson homologue allemand, a insisté sur l’importance de travailler avec tous les acteurs du secteur automobile, à commencer par l’ACEA.
« Nous devons créer un Nouvelle donne Européenne qui marche sur deux jambes et qui rassemble tous les métiers de l’automobile, aussi bien industriels que de distributiona indiqué Xavier Horent qui a vivement regretté que l’ACEA, lors de son dernier discours devant les institutions européennes pour réduire l’impact des normes CAFE, « absolument pas une seule fois prononcé le mot ‘commerce' ».
« Car il serait illusoire de croire que les normes CAFE n’auront pas d’impact sur le commerce, et donc ne seront pas répercutées auprès des distributeurs et du client final »poursuit Xavier Horent.
A cette main tendue, les Mobiliens et le ZDK souhaitent également intégrer les ONG, le tout dans une démarche « sans vision manichéenne, mais très pragmatique, car les attentes de l’industrie automobile sont bien plus importantes que les visions dogmatiques ou monopolistiques. »
Doter l’Europe d’une base automobile solide
« La mise en place de sanctions pourrait transformer profondément la chaîne de valeur de certains produits ou technologies et interférer profondément avec l’outil industriel, ce qui pourrait conduire à un cercle vicieux dans lequel plongerait le marché automobile »il a continué.
« Nous devons doter l’Europe d’une base technique et scientifique solide pour réaliser la meilleure transition écologique possible pour tous les acteurs de la filière, y compris les clients finaux », voulait rappeler Kurt Christian Scheel.
Mobilians et le ZDK ont tenu à souligner que la France et l’Allemagne représentaient ensemble 40 % du marché de l’électricité en Europe. « L’essor de l’électromobilité ne fonctionne pas comme le souhaitaient de nombreux acteurs du monde automobile »et a souligné Kurt Christian Scheel.
Repousser 2035 ?
Ce que semblent découvrir certains représentants bruxellois. Le Parti populaire européen (PPE), groupe de centre-droit, vient d’élaborer un document allant dans ce sens. Il indique que l’interdiction par l’Union européenne de la vente de voitures thermiques neuves en 2035 « devrait être inversé »afin de permettre la vente de voitures équipées de moteurs à combustion fonctionnant avec des carburants alternatifs. La loi devrait également être modifiée pour soutenir les voitures hybrides rechargeables, selon le projet du PPE.
Le groupe politique appelle Bruxelles à une révision rapide des règles jusqu’en 2035 pour l’année prochaine afin d’apporter ces changements. « Nous sommes dans un écosystème fragile qui est suspendu par des réglementations qui font débat entre les pays et les constructeurs »regret de leur part les Mobiliens et le ZDK. Même les clients finaux qui ne les approuvent pas dans leur acte d’achat. « Avant de parler de 2035, la clause de révision prévue pour 2026 devrait être examinée en 2025« , insistent les organisations.
Ce discours sera-t-il entendu par les différentes parties prenantes ? Les Mobiliens et le ZDK ont souligné l’urgence d’une telle approche dans un contexte économique et politique incertain et dans un marché automobile fortement et structurellement en déclin.
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