La Commission européenne a forcé le pas en signant un traité de libre-échange avec la principale zone économique d’Amérique latine. Mais selon les spécialistes, cet accord ne devrait pas changer fondamentalement les décisions des constructeurs automobiles qui produisent déjà sur place, et resteront dans cette configuration.
La Commission européenne obligée de signer le traité de libre-échange avec le Mercosur. ©AdobeStock_iuneVent
C’est le sujet brûlant du moment à Bruxelles… L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (une zone de libre-échange qui regroupe plusieurs pays d’Amérique latine) suscite de nombreux débats houleux. Le plus visible reste les actions spectaculaires des agriculteurs, notamment français, contre un nouvel accord qui les désavantagerait.
Un traité « déséquilibré » ?
Ils ont aussi surnommé cet accord « la viande contre les voitures »une manière de caricaturer un traité qui sacrifie l’agriculture au profit de l’industrie automobile. Dans le détail, l’Amérique latine exporterait des produits agricoles comme la viande, le sucre, le miel, le riz, etc. En échange, l’Europe verrait ses voitures, produits pharmaceutiques, machines, etc. exemptés de droits de douane. Sur les voitures, les droits peuvent aller jusqu’à 35 % du prix neuf.
Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu’il était contre cet accord. Mais Ursula von der Leyenprésidente de la Commission européenne, est allée plus loin et a signé l’accord ce vendredi 6 décembre 2024. Selon elle, l’Europe a tout à gagner à accéder à un marché d’environ 270 millions de consommateurs, soit 82% du PIB du continent. .
Les constructeurs automobiles ne sont pas plus enthousiastes que cela. Beaucoup d’entre eux ont déjà installé leurs usines sur place. Les opportunités d’exportation sont faibles, sauf pour compléter des catalogues avec des produits européens. Mais globalement, les marques européennes ont conçu des gammes spécifiques pour ces marchés et préfèrent produire sur place.
L’accord ne protège pas contre les effets de change
Il faut dire que la volatilité monétaire, très caractéristique des marchés émergents de la région, pèse lourdement sur les performances financières des filiales européennes. Les groupes ont donc augmenté leur approvisionnement local afin d’échapper aux variations monétaires. Et le traité du Mercosur ne les immunise pas contre ces effets de change.
Uniquement les marques prime Les entreprises allemandes pourraient gagner à saisir les opportunités d’exportation. Mais le marché premium sud-américain est encore faible, et les spécialistes estiment que les débouchés ne compenseront jamais la baisse des exportations vers la Chine.
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