Xavier Horent des Mobiliens et Marc Mortureux du PFA ont été entendus devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Une occasion rêvée pour dénoncer le manque de concertation dans les politiques publiques du secteur automobile. Ils ont également pointé la situation de confusion sans précédent qui règne dans les décisions.
Xavier Horent, délégué général des Mobiliens, et Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA), entendus par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. ©Le Journal de l’Automobile
Un manque de concertation dans les politiques publiques, des décisions toujours prises dans l’urgence, sans étude d’impact… Xavier Horentdélégué général des Mobiliens, et Marc MortureuxLe directeur général de la Plateforme automobile (PFA), n’a pas pris de gants, mardi 10 décembre 2024. Audités par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, ils ont mis en évidence un degré extrême de confusion sur l’avenir du secteur.
« Nous sommes confrontés au défi du siècle qui est celui de la décarbonation. Cependant, face à ce défi, nous sommes confrontés à un problème de rapidité d’adaptation, de méthodes et d’études d’impact.« , a déclaré Xavier Horent, devant la trentaine de députés présents lors de cette audience.
Ce dernier a pointé la crise systémique majeure dans laquelle s’engagent les entreprises du secteur, que ce soit dans l’industrie ou dans les services. « Nous n’avons aucune possibilité sérieuse de projection pour 2025, lorsque de nombreuses réglementations entreront en vigueur. Il faut des modalités de coopération plus robustes entre les différents ministères concernés pour élaborer une stratégie globale accessible aux consommateurs, qu’ils soient privés ou professionnels.« , a-t-il ajouté.
Absence de concertation interministérielle
Le délégué général des Mobiliens cite ainsi les décisions concernant le traitement des avantages en nature des véhicules électriques et thermiques pour les entreprises. Mais aussi la volonté exprimée de durcir le malus automobile ou encore l’exclusion des véhicules utilitaires du bonus écologique. « Vouloir taxer plus de 80% des véhicules thermiques est une folie et peut conduire à un risque de déstabilisation sociale« , prévient-il.
Un regret partagé par Marc Mortureux. Cette dernière confirme la trajectoire de perte de près de 100 000 emplois d’ici 2030, selon l’étude réalisée par la PFA en 2020. Ces prévisions n’ont pas été prises en compte par les politiques avant de voter l’arrêt de la vente des voitures thermiques en 2035.
« Je rappelle que l’interdiction 2035 a été votée en Europe, sous présidence française, quatre mois après le début de la guerre en Ukraine provoquant une crise énergétique majeure et une inflation galopante.« , explique-t-il.
Un dernier coup de grâce a été porté au crédit-bail social, dont le retour avait été promis par l’ancien gouvernement. « C’est encore une fois le contre-exemple d’une politique mal concertée, mal évaluée, qui a coûté 650 millions d’euros en 2024, soit la moitié de l’enveloppe destinée à l’acquisition des voitures électriques, et qui n’a touché que 50 000 personnes. C’est la preuve que le sujet n’a pas été étudié auparavant« , dénonce Xavier Horent.
Face à eux, les députés sont restés dans l’exercice bien connu des auditions : des questions préparées à l’avance, parfois répétitives. Une découverte cependant : les entreprises représentent près de la moitié des immatriculations de voitures neuves.
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