Avec le nouveau Rafale, Renault cherche à conquérir une catégorie traditionnellement difficile pour les marques françaises : le premium. Alors, ce cousin de l’Austral et du Space en vaut-il la peine ?
Et six ! Avec l’arrivée du Rafale, Renault lance encore un nouveau SUVsans craindre le moins du monde une indigestion.
Renault Rafale : comme un Austral, vraiment ?
En empruntant la plateforme de cet Espace et des Australesle Rafale limite les investissements tout en cherchant à se différencier. Tout d’abord en optant pour un style complètement originaly compris à l’avant pour éviter la qualification de « coupé » Austral.
Sa taille s’apparente davantage à celle de l’Espace, histoire d’éliminer encore davantage les risques de confusion. Côté châssis, l’adoption d’un essieu arrière multibrasdes voies élargies de 40 mm et des pneus plus larges de 10 mm ainsi que des réglages très spécifiques sont la promesse d’un comportement à part entière.
Il y a cependant des limites à cette volonté de différenciation, car sous son capot, c’est bien le moteur hybride non rechargeable E-Tech de 200 ch, identique à quelques détails près, qui trône entre-temps. l’arrivée d’une version rechargeable de 300 chprévu pour la fin de l’année.
Une fois au volant, le conducteur retrouve de « vieilles connaissances ». Le tableau de bord et les écrans sont ceux déjà vus sur l’Austral, l’Espace mais aussi la Mégane. Renault n’est pas le seul constructeur à dupliquer le même design intérieur sur l’ensemble de sa gamme, mais cette répétition finit par devenir lassante, même si les menus adoptent des couleurs plus vives pour une note plus sportive.
Du style pour le confort
Excellentement réalisée pour les modèles compacts comme la Mégane ou l’Austral, la finition n’apparaît ici pas tout à fait au niveau d’un haut de gamme. Bonne surprise en revanche à l’arrière : malgré sa ligne de toit en pente, le Rafale offre un habitabilité parfaitement digne d’un SUV familialy compris pour les enfants plus âgés.
Cela contraste avec les modèles allemands encore plus grands ! Un bon point complété par un coffre à la capacité de chargement confortable, annoncé à 532 dm3. Seul le volume au-dessus de la plage arrière est sacrifié au nom du style. Sur la route, on se confirme assez vite que le Rafale est chauffé différemment de l’Austral et de l’Espace.
Son système 4Control de série est réglé de manière beaucoup plus agressive, et au niveau de l’amortissement, la différence apparaît également sensible : doté d’une filtration plutôt efficace des petites irrégularités, il s’avère assez ferme dans les basses fréquences.
Une première indication sur le tempérament de la machine, qui adopte comportement routier résolument incisif et même carrément pointu lorsqu’on règle les quatre volants à leur amplitude maximale. Elle tourne à plat et donne confiance à son conducteur, qui profite également d’une direction un peu plus communicative que celle de ses cousines.
Des performances très acceptables
La sensation d’inertie dans les virages, caractéristique de nombreux SUV, disparaît complètement. Un palmarès remarquable qui donne envie d’accélérer le rythmeet c’est ici que se révèlent les limites du moteur E-Tech. Dans l’absolu, les 200 ch suffisent à assurer que le Rafale, dont la masse reste relativement contenue, performances très acceptables.
C’est plutôt le comportement de la transmission, qui manque encore de réactivité et de fluidité, qui pose problème, d’autant qu’elle n’offre aucun contrôle direct de la part du conducteur. Aidé par son Cx de 0,32, le Rafale entretient un appétit proche des Australs selon nos premiers constats, à confirmer prochainement par des mesures à l’autodrome de Montlhéry.
Pour rappel, l’Austral nous a récompensé avec une moyenne de 6,4 l/100 km, très avantageux pour un SUV compact. Les très faibles émissions de CO2 du Rafale lui permettent également d’éviter totalement le malus écologique, un excellent point dans sa catégorie où les motorisations hybrides non rechargeables sont rares.
Par rapport à l’Austral, équipée de la même motorisation, le différentiel de prix s’élève à 2 900 €, le Rafale prenant soin d’apparaître juste en dessous du seuil psychologique des 50 000 €. La facture risque naturellement de s’alourdir, comme le volant et le pare-brise chauffants, les phares Matrix et la conduite semi-autonome.
Comme c’est de plus en plus courant chez les fabricants, il n’est plus possible d’opter pour un équipement individuel en dehors du fameux toit panoramique opaque ou de l’affichage tête haute. Une pratique qui facilite la vie du constructeur mais ne profite pas aux finances de l’acheteur…
En adoptant la plateforme et le moteur Austral, Renault prend le risque de faire des compromis sur l’homologation et le raffinement du moteur. Reste au Rafale un châssis haut de gamme, de vraies capacités familiales et une faible consommation de carburant : des qualités rares sur son segment.