Extraterrestre par ses prix inégalés depuis son lancement, le Dacia Duster atteint sa 3ème génération. Plus stylée, plus technologique et désormais électrifiée, elle perd au passage une partie de son avantage tarifaire. Mais il lui reste encore une petite marge…
Le succès du Duster semble aujourd’hui évident, avec le recul : en pleine explosion des SUV, en 2010 il affichait un prix inférieur à 12 000 € et restait, quelle que soit la version, bien moins cher que ses concurrents potentiels. En 2024, cette 3ème génération tente de conserver cet avantage, même s’il a fondu : le modèle d’entrée de gamme coûte désormais 19 690 € et certaines versions coûtent plus de 28 000 € !
Les moins chers utilisent toujours le moteur 3 cylindres pouvant fonctionner au GPL (bonne nouvelle !). Mais tout change pour les versions supérieures : exit le diesel, exit également le 4 cylindres 1,3 l TCe, place à un nouveau 3 cylindres turbo de 1,2 l de cylindrée et 130 ch associé à une micro-hybridation 48 volts.
Nouveauté sur Duster, cet ensemble n’est pas au sein du groupe Renault puisqu’il existe déjà sous le capot de l’Austral, dans la même configuration, associé à une boîte manuelle à 6 rapports et, pour la partie électrique, une batterie utile de 0,8 kWh qui alimente un moteur supplémentaire de 17 ch et 80 Nm de couple.
Le plus performant de la gamme
Ainsi fourni, notre test Duster s’annonce comme le plus performant de la gamme. Son homologue hybride non rechargeable affiche 140 ch, mais il est aussi plus lourd et désavantagé par une boîte de vitesses plus lente.
Certains craindreront qu’en passant de 4 à 3 cylindres, la partie vibratoire ne se détériore. Mais le Duster s’appuie désormais sur une plateforme plus moderne : celle de la Clio V. Rien que ça !
Les vibrations sont donc plus faciles à contrôler et seul le son trahit l’architecture du moteur en augmentant les régimes et sans vraiment gêner. En adoptant une conduite douce, la micro-hybridation fait son petit effet : chaque variation de l’accélérateur donne la sensation d’une réponse immédiate très agréable.
Mais ne rêvez pas, si vous poussez plus fort pour demander de la puissance, cette sensation disparaît et c’est le retour à la réalité : il n’y a « que » 130 ch pour une machine qui pèse quand même 1304 kg et n’a aucune prétention sportive. A équipement et motorisation équivalents, le nouveau Duster « gagne » environ 30 kg par rapport à l’ancien.
L’assistance électrique permet des arrêts et des démarrages inaperçus : un grand classique, mais contrairement au système 48 V de Stellantis (sur la 3008 par exemple), aucun frein moteur supérieur à la normale ne se fait sentir au lever du pied.
Les performances, bien que modestes, sont suffisantes dans l’absolu, même si les rapports de démultiplication sont très longs dès le 4ème rapport. Il existe même un « écart » assez important entre 3 et 4.
Rien de dramatique cependant, le moteur est assez élastique et accepte les redémarrages même à partir d’assez bas régimes (à partir de 1600 tr/min sans problème). La course de la commande de boîte de vitesses est assez longue, mais les verrous sont dégagés.
Par rapport à son prédécesseur, le Duster progresse sur de nombreux points, sinon tous. Elle est donc moins « vibrante », mieux insonorisée même si les bruits aérodynamiques restent bien présents à 130 km/h, gère bien mieux les mouvements de caisse et affiche une précision de conduite accrue dans toutes les situations. Le sentiment de saut générationnel est vraiment marqué.
Gentiment rassurant…
Difficile cependant de parler de dynamisme, la voiture se contentant de se montrer gentiment rassurante. Et, en cas d’optimisme excessif, un rappel à l’ordre vous sera rappelé par un ESP qui se déclenche solidement et sans subtilité : impossible à rater. Le confort s’améliore également grâce au meilleur support du châssis déjà évoqué, mais perd en moelleux du fait d’une fermeté accrue des suspensions.
Dans l’absolu, le Duster reste cependant un confort typique, encore une fois sans prétention dynamique. Le confort, là encore, profite également de sièges au maintien latéral correct, même si sur notre modèle d’essai haut de gamme, le réglage lombaire manquait. Il est disponible en option avec sièges chauffants pour 300 € en pack Cold.
Ce qui nous amène à l’équipement : l’entrée en vigueur des normes GSR II impose (lire p. 26) que vous ayez droit à plusieurs aides à la conduite réglementaires, dont le franchissement de ligne et l’alerte de survitesse. Mais ceux-ci se déconnectent facilement via un bouton situé à gauche du volant.
Attention, le régulateur de vitesse est présent dès l’entrée de gamme, mais il n’est pas adaptatif (pas de gestion de distance) et l’assistance au maintien de voie ne vous permet pas de rester centré au milieu de votre véhicule. déposer. Il vous envoie constamment d’une ligne blanche à une autre : pas très agréable ni rassurant.
Pas de conduite autonome de niveau 2 au programme donc, même en option. Mais l’équipement intègre toujours dès le deuxième niveau de finition la compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay sans fil ou encore le freinage d’urgence automatique avec détection des piétons. Sur notre version « luxe », vous avez droit à la climatisation automatique (monozone) et à un accès mains libres. Un luxe inimaginable sur le premier Duster !
Ces bons points doivent cependant être tempérés par des petits détails gênants. Ainsi, le rangement situé immédiatement en dessous des aérations centrales est quasiment inutilisable : horizontal, sans revêtement antidérapant et sans rebord, il crache tout ce qu’on y place à la moindre brusque accélération ou à la première montée.
Idem pour le tapis de sol en caoutchouc qui manque d’antidérapant pour le conducteur dont les pieds glissent très facilement. Autre anecdote, cette fois à propos de l’emplacement de la poignée d’ouverture du capot, située tout près de la charnière de la porte conducteur : à trois reprises, en sortant de la voiture, mon pied a activé cette poignée et a donc ouvert le capot de manière assez involontaire. A regarder…
Des premières générations, la dernière en date conserve malheureusement un espace pour les jambes à l’arrière qui n’est pas très généreux, mais heureusement suffisant dans l’absolu si les occupants des sièges avant ne reculent pas trop leur siège. Et, si cela progresse, la finition conserve quelques détails qui tuent.
Exemple : à côté de la tête des passagers arrière, sur la porte, un superbe écrou pas du tout camouflé. Un élément qui accompagne le nouvel emplacement des poignées de portes arrière, de l’autre côté de cet écrou. Même sur un Duster qui n’a aucune prétention chic, ça fait cheap !
Le coffre augmente, selon Dacia, de 15 % par rapport à la génération précédente pour atteindre 517 dm3 sur notre modèle, équipé d’un plancher réglable en hauteur qui cache une roue plate. Pour 200 €, une véritable roue de secours est proposée sur cette version (de série sur les Duster 4×4).
Transition parfaite pour (re)parler budget : le nouveau Duster micro-hybride annonce 10 % de consommation en moins par rapport à l’ancien TCe de 130 ch. Les émissions de CO2 suivent logiquement la tendance et augmentent ainsi de 141 à 124 g/km, pour un malus en 2024 passant de 1 074 € à 190 €.
Pas de quoi toutefois compenser la hausse de prix d’environ 2 500 € par rapport au modèle précédent (un peu moins bien équipé). Mais à ce prix (24 900 €), le Duster reste imbattable.
Mais le nouveau Citroën C3 Aircross, voisin en taille (4,39 m contre 4,34), sans doute plus confortable (nous l’essaierons en fin d’année), devrait être très proche avec un prix de départ estimé à 19 900 € : l’écart se réduit. !
Dacia Duster 1.2 TCe 130 ch 4×2 Journey : ses plus ?
- Dynamisme en marche
- Ergonomie
- Prix imbattable…
Dacia Duster 1.2 TCe 130 ch 4×2 Journey : ses inconvénients ?
- …mais en augmentation
- Détails peu pratiques
- Disposition de la boîte
Le bilan de le journal automatique : 4/5
Plus stylé, plus sobre, le nouveau Duster fait tout mieux et est plus agréable à vivre et à conduire. Malheureusement, son prix a considérablement augmenté, réduisant encore davantage son avantage sur la concurrence. Mais tous les voyants sont encore au vert pour le Duster.
Dacia Duster 1.2 TCe 130 ch 4×2 Journey : en mesures
Retrouvez notre essai XL du Dacia Duster 3ème génération dans le journal automatique n°1158 vous le 05/02/2024