Il faudra sans doute remonter à 1973 pour retrouver un niveau de marché aussi bas, de l’ordre de 1,7 million d’immatriculations de voitures neuves sur le marché français. « Hormis les années Covid, 2024 s’annonce comme l’une des pires années pour le marché automobile en France« , annonce d’emblée Marc Bruschetprésident des concessionnaires VP au sein de Mobilians. « Le plus grave, c’est que pour les réseaux de distribution, ce sera la cinquième année de crise. Cette situation laissera des traces, c’est sûr.« , confirme-t-il.
D’autant que contrairement aux autres années, aucun effet de rattrapage ne peut avoir lieu au mois de décembre comme d’habitude. Le bonus écologique 2025 est déjà applicable depuis le 2 décembre 2024 pour éviter tout dérapage budgétaire et anticipations des consommateurs.
Un marché jugé faible, une baisse de la rentabilité des réseaux qui s’explique par une réduction des marges accordées par les constructeurs automobiles… Tout concourt à faire de 2024 une année une année terrible pour les réseaux de distribution. D’autant que les coûts financiers ont été multipliés entre 3 et 5 selon les marques distribuées, du fait d’un effet de hausse des taux de refinancement, mais aussi d’une base de BFR (besoin en fonds de roulement) qui a explosé du fait de la hausse des prix des véhicules.
Des niveaux de prix des voitures neuves déconnectés des revenus des Français
« Le marché est bloqué par la crise de la demande. Parce que le prix des voitures neuves dépasse le niveau d’acceptation sociale. Pour que le marché se redresse et que les constructeurs immatriculent davantage de voitures électriques, il faut rapidement revenir à des niveaux de prix acceptables.« , poursuit Marc Bruschet.
Comme le montre le graphique ci-dessus, depuis 2011, les deux courbes montrant l’évolution des prix catalogue des voitures neuves et le niveau des Français sont déconnectées depuis 2011 et n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre depuis. .
Une des solutions repose sur la baisse des prix des véhicules électriques. Pour certains constructeurs, cela a commencé, comme chez Renault ou Citroën avec l’ajout à la gamme de modèles du segment B à moins de 25 000 euros. Ou chez d’autres marques, comme Volkswagen par exemple, avec la contraction des prix (pour l’ID.3 notamment, dont le prix est tombé à moins de 28 000 euros, en attendant l’arrivée de l’ID.2 en 2026).
Si ce scénario ne se généralise pas, les consommateurs se tourneront vers le marché des véhicules d’occasion ou vers les offres des constructeurs chinois qui ne produisent pas uniquement des véhicules électriques.