Les sœurs ennemies 208 et Clio se retrouvent une nouvelle fois dans un affrontement arbitré ici par la plus française des Japonaises, la Toyota Yaris, fraîchement sortie de l’usine de Valenciennes. En effet, cette dernière vient d’être retouchée esthétiquement, mais pas que.
Une nouvelle motorisation hybride plus puissante vient rejoindre la version 116 ch au catalogue, qui représente l’essentiel des ventes de ce modèle depuis 2019. Grâce à cette subtile évolution, la Yaris revendique une puissance de 130 ch, proche de celle des reines. du segment, soit 136 et 145 ch respectivement pour la Peugeot et la Renault.
Utilisant des modes d’hybridation distincts, nos trois citadines visent une consommation minimale (surtout en ville), mais aussi une polyvalence qui pourrait potentiellement en faire la seule voiture destinée à un « petit » foyer, leurs prix étant déjà élevés.
De son côté, la Yaris optimise une nouvelle fois son fameux système hybride « simple » non rechargeable qui a fait ses preuves. Renault reprend le principe en l’associant à une transmission à crabots plus complexe, tandis que Peugeot préfère la voie plus simple de la micro-hybridation intégrée au sein d’une boîte de vitesses robotisée.
Reste à déterminer quelle solution technique est la plus intéressante et lequel de nos trois concurrents s’avère être le meilleur.
Toyota Yaris Hybrid 130h Première vs Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT vs Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : sur la route
Avant son restylage, la Yaris disposait déjà de bonnes dispositions pour une conduite ludique grâce à son poids raisonnable. Cette version recalibrée ne change pas la donne, puisqu’elle reste (de loin) la plus légère des rivales d’aujourd’hui, avec 1 185 kg mesurés à notre balance. La Peugeot fait 77 kg de plus et la Renault 125 kg de plus !
Cette différence de poids assure une sensation de légèreté plus marquée au volant de la voiture japonaise. Ajoutez à cela ses dimensions très contenues, qui font de la Yaris un « outil » efficace pour traverser les centres urbains encombrés. Cependant, l’amortissement apparaît mouvementé à basse vitesse, ce qui ne rend pas les irrégularités anodines pour les passagers.
Lorsque le conducteur accélère sur les petites routes, les liaisons au sol, assez souples, génèrent un subtil roulis qui n’est cependant pas désagréable. Le comportement routier s’avère raisonnable, mais correspond finalement à ce que l’on attend d’une citadine sérieuse.
A noter que la direction très légère présente certes un avantage en ville, mais elle manque un peu de ressenti à vitesse élevée. Sous le capot, hormis le gain de puissance de 14 ch, les évolutions sont limitées, puisque le 3 cylindres 1,5 l est repris sans modification. La puissance électrique évolue subtilement pour offrir également plus de couple.
Mais côté horloge, la différence n’est pas fulgurante par rapport à la version 116h. Passons à 2 km/h de plus en vitesse maximale pour nous concentrer sur l’accélération. Au terme des 1 000 m départ arrêté, la nouvelle Yaris hybride, plus puissante, n’a finalement gagné que 6 dixièmes (32 contre 32,6 s).
En reprise, c’est en revanche 7 dixièmes de moins sur les 90 à 130 km/h en Drive. Pas de quoi transfigurer les capacités en dehors des villes, mais cela apporte un petit supplément de polyvalence bienvenu. C’est surtout insuffisant pour donner une leçon à la 208, qui devance largement ses deux rivales en performances.
Comme évoqué plus haut, la Peugeot dispose d’une micro-hybridation déjà vue sur une très large gamme de véhicules du groupe Stellantis, notamment le nouveau 3008. Installé sous le capot de la 208, ce moteur 3 cylindres de 136 ch, à répartition par chaîne , lui donne des ailes : avec 30,1 s sur 1 000 m départ arrêté et 8 s pour repartir de 90 à 130 km/h, la Lionne offre les performances des GTi d’antan.
De plus, ce moteur réactif se marie plutôt bien avec la boîte de vitesses à double embrayage. Même si elle n’est pas parfaite avec quelques petits à-coups, cette transmission reste tout de même la plus agréable des trois. Pour ne rien arranger, le châssis de la Peugeot allie confort et précision, avec une direction indiquant clairement où se trouvent les roues et surtout la qualité du revêtement.
La 208 se montre sereine en toutes circonstances et semble avoir plus d’assurance que la très légère Yaris. N’oublions pas trop vite la Clio qui possède toujours son 4 cylindres associé à deux moteurs électriques. L’approbation est là lorsqu’elle est demandée avec parcimonie.
Dans ces conditions, la conduite électrique à très basse vitesse et la douceur des commandes contribuent à une conduite très zen. Pourtant, en finition Esprit Alpine et équipée de ses belles jantes de 17 pouces (comme ses rivales), la Renault évoque et revendique aussi une once de sportivité que le conducteur perçoit dans les réglages du châssis, particulièrement acérés.
D’une précision chirurgicale, la Clio respire un agrément de conduite de haut niveau. Sa stabilité et sa facilité de conduite à bon rythme étonnent toujours. On regrette simplement les performances juste moyennes et le fonctionnement de la boîte de vitesses à crabots, parfois hésitante et qui fait grogner inutilement le 4 cylindres.
On rêve ainsi du moteur de la 208 avec le châssis de la Clio, les deux voitures françaises faisant match nul sur la route. La Yaris ne démérite pas, mais reste moins pétillante.
Toyota Yaris Hybrid 130h Première vs Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT vs Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : la vie à bord
Ce chapitre ne prend pas seulement en compte le confort ou l’espace disponible pour les occupants. Les notions de qualité perçue et réelle ou encore d’ambiance intérieure entrent également en considération. La nouvelle Yaris progresse sur ce point avec des plastiques de meilleure qualité. Il propose surtout un nouvel écran de 10,5 pouces particulièrement lisible.
Malheureusement, cela ne suffit pas à égaler la présentation des deux français (bien que non fabriqués en France), qui apparaissent plus haut de gamme. Dommage, car, malgré ses dimensions réduites, la petite Toyota n’est pas forcément la moins spacieuse.
La japonaise offre même un peu plus de marge de manœuvre aux places arrière : 2 cm de mieux que la Clio et 4 cm supplémentaires par rapport à la 208. En revanche, le toit vitré fourni de série risque de pénaliser légèrement un éventuel cinquième passager, qui, même s’il est petit, il verra sa tête toucher le plafond.
De plus, une plaque en plastique est apposée sur le toit afin d’éviter d’endommager le revêtement du toit à long terme. A bord de la Peugeot, le conducteur retrouve toujours le petit volant, mais aussi l’instrumentation de bord surélevée dont l’ergonomie reste discutable.
L’écran central, légèrement orienté vers lui, offre une bonne lisibilité. De plus, un raccourci permet d’accéder rapidement au menu des aides à la conduite, offrant la possibilité aux personnes allergiques de les déconnecter rapidement dès leur démarrage. La finition est de bonne qualité et le confort des sièges de notre version GT haut de gamme est remarquable, assurant douceur et maintien.
Pour ne rien arranger, l’espace généreux pour les coudes à l’avant vous permet de vous sentir à l’aise. A l’arrière, si la garde au toit est supérieure à celle de la Yaris, la largeur aux épaules est médiocre et complique les trajets à cinq. Dommage, car avec ses 345 dm3, le coffre est l’un des plus spacieux de la catégorie.
Dans la Clio, la présentation moderne et épurée fait également toujours son effet. La position de conduite est très aisée et les commandes tombent parfaitement sous la main. Le conducteur dispose d’un instrument de bord numérique entièrement lisible, comme sur la Yaris. L’espace pour les jambes est, d’un centimètre, le moins généreux du lot.
Même si cela se remarque à peine une fois installée, la Clio pourrait faire mieux. Sur cette version hybride, le coffre est encombré par la batterie au point d’être le plus petit des trois, et le seuil de chargement s’avère trop élevé.
L’insonorisation est en revanche la plus aboutie. Il ajoute au confort de suspension attentif au-delà des basses vitesses. De quoi rendre les longs trajets très agréables et remporter cette manche, devant Peugeot et Toyota ex aequo.
Toyota Yaris Hybrid 130h Première vs Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT vs Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : budget
Disponible à partir de 30 450 €, la nouvelle motorisation hybride de la Yaris n’est accessible qu’avec des finitions supérieures très bien équipées. Difficile donc d’estimer le surcoût par rapport à la version 116h, indisponible avec les mêmes niveaux d’équipement.
Reste que le prix d’entrée de gamme de cette dernière est de 23 450 €, soit beaucoup moins élitiste, pour des performances finalement assez similaires. Difficile en tout cas de proposer un package plus riche que celui de notre finition Premiere qui s’élève à 31 450 €.
C’est assez simple : il n’y a aucune option. Du toit panoramique à l’affichage tête haute, en passant par la peinture métallisée, tout est de série. Et la consommation contenue (5,3 l/100 km en moyenne) permet de parcourir près de 700 km d’un seul coup, malgré un réservoir de seulement 36 l.
Avec une capacité de 39 l, la Clio E-Tech garantit, quant à elle, une autonomie de 735 km, ce qui, vous en conviendrez, est largement suffisant pour un usage quotidien. Quant à l’équipement de la livrée Esprit Alpine, il est également complet compte tenu des 27 700 € réclamés.
Un prix qui place favorablement la Renault, puisque, non contente d’être sobre à la pompe (comme la Yaris), elle est la moins chère à l’achat. Dans les mêmes conditions, la 208 consomme 5,8 l/100 km, soit un peu plus que ses deux concurrentes. Toutefois, compte tenu de ses performances bien supérieures, son appétit reste acceptable.
Et sa capacité de réservoir de 44 l lui confère plus de 750 km d’autonomie. Mais le surcoût de 850 € requis par rapport à la Clio semble excessif pour un équipement équivalent. Malgré son prix élevé, la nouvelle Yaris hybride termine deuxième du chapitre « Budget », car sa valeur résiduelle, qui reste forte, lui permet de tenir tête à ses deux rivales.
Toyota Yaris Hybrid 130h Première : ses avantages ?
- Consommation mesurée
- Le plus simple en ville
- Équipement complet…
Toyota Yaris Hybrid 130h Première : ses inconvénients ?
- … mais prix élevé
- Hauteur sous plafond limitée pour le 5ème passager
- Insonorisation
Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT : ses plus ?
- Confort de suspension
- Représentations
- Volume du coffre
Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT : ses inconvénients ?
- Ergonomie
- Consommation plus élevée
- Des prix attractifs
Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : ses plus ?
- Comportement précis
- Consommation
- Finition soignée
Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : ses inconvénients ?
- Homologation de la boîte auto
- Représentations
- Volume du coffre
Toyota Yaris Hybrid 130h Première vs Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT vs Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : verdicts ?
Sur la route
- 1ère ex æquo : Renault Clio E-Tech et Peugeot 208
- 3ème : Toyota Yaris
La vie à bord
- 1re : Renault Clio E-Tech
- 2 sur égalité : Peugeot 208 et Toyota Yaris
Budget
- 1re : Renault Clio E-Tech
- 2e : Toyota Yaris
- 3e : Peugeot 208
Le choix de le journal automatique : la Renault Clio
La Clio maîtrise son sujet. Si l’agrément de sa transmission n’est pas irréprochable en conduite fougueuse, dans toutes les autres situations, il assure. La 208 et la Yaris ne sont pas en reste, mais elles se démarquent finalement moins de leurs versions hybrides « plus petites » de respectivement 100 et 116 ch, à peine moins performantes et surtout moins chères.
Toyota Yaris Hybrid 130h Première vs Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT vs Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine : en mesures
Retrouvez notre essai comparatif entre les Toyota Yaris Hybrid 130h Première, Peugeot 208 Hybrid 136 ch e-DCS6 GT et Renault Clio e-Tech 145 ch Esprit Alpine en le journal automatique n°1163 du 07/11/2024.