L’équipementier a annoncé la suppression de 868 postes sur huit de ses sites français. Deux d’entre eux vont même fermer. Valeo met en cause le ralentissement de la production européenne et française, ainsi que la difficile montée en puissance de l’électricité.
Valeo prévoit de supprimer 868 postes en France, avec 694 départs contraints et 174 volontaires. ©Valéo
Les annonces se succèdent et, malheureusement, se ressemblent. Les suppressions d’emplois se poursuivent dans l’industrie automobile européenne. Après Michelin, Ford, Bosch et Schaffler, c’est au tour de Valeo.
L’équipementier français a annoncé vouloir supprimer 868 postes sur huit de ses sites français. La direction de Valeo prévoit 694 départs contraints et 174 départs volontaires, selon un porte-parole de l’entreprise.
Les sites de La Suze-sur-Sarthe (72) et de La Verrière (78) seront fermés, comme annoncé. La plupart de leurs salariés se verront proposer des postes sur d’autres sites Valeo à proximité, à Sablé-sur-Sarthe ou en région parisienne.
Le site de L’Isle-d’Abeau (38) ne fermera pas mais va réduire sa taille, avec 70 salariés au lieu de 308 jusqu’à présent. Cette usine qui produisait des starters s’est progressivement convertie aux systèmes d’hybridation.
Selon le syndicat Force ouvrière (FO), le total serait en effet de 1 282 suppressions de postes, sur 13 500 salariés en France, si les salariés refusent leur mutation et l’on prend également en compte les postes vacants supprimés.
Les sites de Sainte-Florine (43), Reims (51), Laval (53), Amiens (80) et Limoges (87) sont également concernés. Deux cents postes pourraient également être supprimés en Allemagne, en République tchèque et en Pologne. Cette annonce est « un projet« et »le calendrier et les modalités seront discutés ensuite« , a déclaré le porte-parole du groupe.
Ces suppressions d’emplois sont « généralement lié au ralentissement [du marché automobile] Européen et français notamment« , a-t-il souligné. « Production [automobile] Le français a connu un déclin important ces dix dernières années, nous n’avions procédé à aucun ajustement. Il arrive un moment où il faut le faire« .
Le groupe « travaillé pour avoir un plan qui protège les opérateurs de production« , qui ne sont pas concernés par les départs contraints, a ajouté le porte-parole.
« C’est une annonce dramatique« , a réagi Bertrand Bellangerde Force Ouvrière. « Réduire les coûts est peut-être nécessaire, mais sacrifier des emplois et affaiblir l’avenir du secteur en France est une erreur stratégique« , a-t-il souligné. « L’électrification de l’automobile représente un tournant majeur pour le secteur, mais elle ne doit pas se faire au détriment des salariés. »
Une perte de compétitivité
Valeo avait déjà annoncé en janvier 2024 qu’il envisageait de supprimer 1 150 postes dans le monde, dont 235 en France, principalement à des postes de direction, sur 109 900 salariés dans le monde.
Spécialisé dans les systèmes électroniques et d’éclairage, Valeo souffre également d’un dérapage de l’électrification, avec « un grand nombre de reports de lancements de nouvelles productions chez les constructeurs« , expliquait fin octobre son directeur général Christophe Périllat. Valeo a ensuite légèrement revu à la baisse (-3,2%) son objectif de chiffre d’affaires pour l’année 2024, à 21,3 milliards d’euros.
Les équipementiers automobiles pourraient également souffrir de l’arrivée de concurrents chinois, tandis que les surtaxes sur les voitures électriques chinoises protègent les constructeurs européens mais pas les équipementiers, soulignait Christophe Périllat mi-octobre dans un entretien au‘AFP.
Par ailleurs, Valeo possède en Chine de nombreux sites de production pour les usines automobiles locales, par rapport auxquels l’Europe est perdante.25% de sa compétitivité en quatre ans« , notamment en raison de l’inflation des salaires et des coûts de l’énergie, selon le directeur général. (avec AFP)
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