Volkswagen, géant de l’industrie automobile, traverse une période difficile. La marque prend déjà des mesures pour réduire les coûts de production.
Dans une récente interview accordée à nos confrères de ImageLe PDG Oliver Blume a reconnu les « problèmes structurels qui durent depuis des décennies » qui entravent la compétitivité de la marque. Avec à l’horizon des mesures radicales telles que des licenciements massifs, des réductions de salaires et des fermetures d’usines, Volkswagen tente de se repositionner face à une concurrence de plus en plus féroce. Notamment sur le marché des véhicules électriques.
Une réduction drastique des temps de développement
Pour réduire les coûts, Volkswagen revoit complètement son processus de développement. Kai Grünitz, directeur du développement technique, a expliqué à nos confrèresSemaine de l’automobile que le constructeur réduit désormais le temps nécessaire à la conception de nouveaux modèles à seulement 30 à 36 mois.
Pour les véhicules basés sur des plateformes existantes, ce délai pourrait être encore raccourci. D’ailleurs, Volkswagen a réduit le nombre de prototypes physiques produits de 40 % en 2024. Comprenez qu’il y a beaucoup moins de copies de test réalisées pendant la phase de développement.
Volkswagen s’appuie sur des tests sur ordinateur et sur banc d’essai pour compenser la réduction des tests en conditions réelles. Grünitz veille à ce que cette méthode n’affecte pas la qualité des produits. « Nous pouvons désormais piloter toute la chaîne de développement avec un prototype numérique ». Cette démarche vise donc à raccourcir les délais. Mais aussi pour limiter les coûts.
Volkswagen se concentre sur l’essentiel
Un autre levier pour optimiser les dépenses est de se concentrer sur les fonctions réellement utiles aux clients. Volkswagen abandonne donc les ajouts technologiques superflus qui ne répondent pas aux attentes des consommateurs. Cette stratégie pragmatique privilégie donc les innovations offrant une réelle valeur ajoutée. Ceci, en tenant compte des commentaires précédents des clients.
Volkswagen a également décidé d’abandonner un projet ambitieux de construction d’une usine dédiée de 2 milliards d’euros. Cela était initialement prévu pour réduire le temps de fabrication des véhicules à seulement 10 heures.
Plutôt, la marque cherche à moderniser ses sites existants en intégrant des outils de production plus performants. Une collaboration renforcée avec les fournisseurs est également prévue pour accroître l’efficacité et réduire les délais de fabrication. Encore une fois, réduisez les délais est aussi un moyen de réduire les coûts. Donc pour faire des économies.
Volkswagen face à la concurrence chinoise
La pression des constructeurs chinois de véhicules électriques pousse Volkswagen à agir rapidement. Et pour cause, ces constructeurs dominent certains marchés stratégiques. Les ventes de la marque allemande sont alors en déclin. Cela inquiète encore plus les dirigeants de la marque. Ils doivent alors réagir rapidement pour conserver leur position de leader sur le marché. Malgré ces efforts, le climat social reste tendu.
Cette semaine, les ouvriers des usines allemandes sont en grève. Ils protestent contre les mesures d’économies proposées par la direction. L’annonce de potentielles fermetures de trois usines et d’une baisse de salaire de 10 % suscite l’inquiétude des salariés. Ces décisions visent à restaurer la compétitivité de Volkswagen. Mais ils risquent de fragiliser encore davantage les relations sociales. Volkswagen espère toutefois que ces initiatives permettront de surmonter ses difficultés actuelles. Mais aussi de s’adapter à un marché qui évolue.
Cependant, l’impact sur l’emploi et la production reste à évaluer. L’industrie automobile mondiale observe de près les résultats de cette transformation. Avec ces changements, Volkswagen doit prendre des décisions qui influenceront son avenir dans un secteur en pleine révolution. Reste à savoir si la marque saura trouver un équilibre entre réduction des coûts et innovation.…Et éviter les tensions sociales.